HISTOIRE DE LOOS

Selon "LES ANNALES DE LOOS JUSQU'AU XIXe SIECLE" et "LOOS AU XIXe SIECLE" de CHARLES LIAGRE, ainsi que le site de la mairie de Loos.

Il faut remonter au Ier siècle de notre ère pour retrouver les premières traces. Le lieu est recouvert de bois, de marécages au moment des invasions romaines avec César et ses armées. Les régions restent occupées durant 500 ans. Suivant les tracés et cartes de l’époque, Loos est située au nord-est de la voie romaine qui relie Tournai à la mer.

En 420, les francs sous la conduite de Pharamond, s'avancent vers l'intérieur de La Gaule. Il faut attendre l’an 446 avec Clodion, dit le Chevelu, roi des Francs, qui étend ses conquêtes et migre sur les terres de Flandres, pour trouver un soupçon d’organisation. En 640, Saint Eloi, fonde à Seclin, un chapitre de 12 prêtres ayant pour mission d'évangéliser les environs. L'un d'eux érige à Loos un autel dédié à Saint Pierre d'Antioche et un cimetière St Piat. L'église est toujours au même lieu. Quelques maisons isolées constituent le lieu-dit Loo, Los et enfin Loos qui veut dire « un lieu élevé, en pente, près des marais ».

En 840, le royaume des Carlovingiens est dissolu par l'établissement de grands fiefs. Le comté de Flandre est formé pour Baudouin Bras de Fer. La Flandre sera sous l'autorité des comtes jusque 1304.
Au Xeme siècle on note l'existence des châteaux de Loos (parc Notre Dame), de Landas et de La Motte du Basinghien (Ets Thiriez).
Selon la légende, en 1138, un jeune homme, Maurice le Chasseur fut surpris par un orage et se mit à l'abri sous le feuillage d'un vieux chêne. Une main invisible le repoussa avant que la foudre ne s'abatte sur l'arbre en le fendant en deux. Maurice fut surpris de voir dans le creux de l'arbre, une statue de la vierge (statue cachée dans l'arbre vers l'an 850, lors de l'invasion des normands), environnée d'une brillante auréole.
En 1146, l'abbaye fut fondée. En 1214, la paroisse de Loos est érigée en commune. Le village doit son renom à son abbaye et à son célèbre pèlerinage à Notre Dame de Grâce.

Vers 1350, l'église paroissiale est reconstruite avec les mêmes matériaux, au même endroit.
Vers 1500, Loos comptait une centaine d'habitants. La vigne est cultivée sur le plateau d'Ennequin.
Au commencement du XVIeme siècle, en remplacement d'une statue très ancienne de la vierge, les religieux de Los mirent une de ses images à un vieux tilleul planté là où est la chapelle, pour la faire honorer par le peuple voisin et les passagers.
En 1544, on parle de miracles opérés sur la route de Béthune, au tilleul qui abrite la statue de la vierge.
Le 20 mai 1581, Madeleine de Haynin, Dame de Houplin, épouse du Seigneur de Varennes, percluse de tous ses membres se voit guérie devant la statue. En reconnaissance, elle résolut de remplacer la niche par une chapelle. En 1591, la statue de La Vierge fut bénie à La Chapelle par l'évêque de Tournai.
A partir de 1591, un registre des miracles est tenu, rien que 40 en 1591.

Le 16 août 1667, Louis XIV établit ses quartiers à Loos, au Château de Landas, propriété de Philippe-Charles de La Haye, seigneur d'Ennequin. Le roi prit un repas à l'endroit où se trouve actuellement le calvaire d'Ennequin, d'où l'on domine la ville de Lille. Lille fut prise le 28 août. Ainsi commença la domination française.
Le 6 mars 1679 on pose la première pierre de la nouvelle chapelle de Notre Dame de Grâce.
En 1688, la Deûle est élargie et reliée à la Scarpe par un canal, le pont de grés de l'abbaye et abattu et remplacé par un autre.
En 1712, le pont est abattu lors de la guerre de succession d'Espagne par les troupes ennemies de La France.

En 1793, l'administration municipale occupe l'ancienne maison vicariale située sentier de Paris, l'actuelle rue Lamartine. La loi du 2 novembre 1792 a mis à la disposition de la nation les propriétés du clergé. D'abord transformée en école, la maison vicariale devient la mairie. Les locaux sont loués à un citoyen lillois qui avait fait l'acquisition de l'immeuble et qui en 1812 le cède à la ville.

En 1825, apparaît la première usine chimique créée par Frédéric Kuhlmann, puis le textile gagne la région.
Progressivement d’un hameau aux activités essentiellement agricoles, Loos se transformera en commune urbaine aux industries traditionnelles (qui ont porté bien loin le renom de la ville : Thiriez devenue DMC puis Coats ; Delebart-Mallet ; la célèbre imprimerie Danel…).

Entre 1830 et 1850, les maires Masquelez, Masurel et LeLiepvre prirent des excellentes mesures dont l'amélioration des chemins, le comblement des fossés qui bordaient la Grand Route et l'éclairage public. Les communications vers Lille furent encore plus faciles avec la création d'une société d'omnibus.
Sur le terrain de la chapelle fut construit une filature appartenant à Monsieur Scrive, elle brûla en 1847. Monsieur Kuhlmann prêta sa pompe à incendie. Celle de la ville avait été donnée par Monsieur Kuhlmann suite à un incendie dans son établissement en 1843.
En 1847, Monsieur Leliepvre fit reprendre les négociations pour la création de la compagnie des sapeurs-pompiers.
En 1867, la ligne de chemin de fer est mise en service entre Loos et La Bassée. En attendant la liaison avec la Ligne du Nord et la gare de Fives, des voitures spéciales prennent en charge les voyageurs jusque Lille.
En 1859, on commença l'agrandissement de l'église construite en 1835.
En 1864, la communauté du Bon Pasteur (religieuses et orphelines) s'installa dans une ancienne brasserie, libérant les bâtiments qu'elle occupait (le petit couvent). La mairie s'y installa et y créa une école de garçons.
En 1869, on ouvrit un nouveau cimetière et l'on commença le transfert des cercueils et monuments.
1870, bénédiction de l'Hospice et de sa chapelle, situé près de La Planche à Quesnoy.
1879 arrivée du tramway de Lille à Haubourdin.
1883 et 1884, construction du nouvel hôtel de Ville.

Durant la guerre 1914-1918 et surtout celle de 1939-1945, Loos est durement atteinte au cours des hostilités. Elle est le théâtre de furieux combats en mai 1940 puis subit de nombreux bombardements à partir de juillet 1941. C’est à l’héroïsme et au sacrifice de la population que Loos doit l’attribution le 18 septembre 1949 de la Croix de Guerre avec Palmes.

Très longtemps prospères, les activités économiques de la ville ont été frappées, comme toute notre région, par la récession économique qui a ébranlé les grandes industries de la main d’œuvre, mais Loos a des atouts : sa proximité de Lille et de son développement tertiaire, et la présence du complexe Eurasanté qui reçoit l’extension des activités de santé, de formation et de développement économique lié au domaine médical.