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HISTOIRE DE L'ABBAYE
C’est au milieu du XIIème siècle que Loos entre dans l'histoire à travers son abbaye. Sa renommée est liée à un pèlerinage célèbre (Notre Dame de Grâce), où affluèrent par milliers des pèlerins de l'Europe du Nord, riches ou pauvres.
Bernard de Clairvaux (Saint Bernard), de passage en Flandres, prêche pour la croisade et profite de ses contacts avec les nobles locaux pour implanter des communautés monastiques de l'ordre de Cîteaux.
L'abbaye de Loos a été fondée en 1146 par Thierry d'Alsace (1099-1168) et par sa femme Sibylle d'Anjou, comtesse de Flandre. Les religieux de l'ordre de Citeaux s'y établirent sur un terrain qu'ils acquirent des sires de Durmort, de Prémesques. En 1146, l'abbaye de Loos naît officiellement. Jean le Bel, gentilhomme du pays, concourait à la fondation de l'église et pour sa part, fit bâtir la chapelle de Saint Marc, la seule où à l'origine il était possible de célébrer l'office.
En 1147, pour le baptême des 3 cloches, Thierry d'Alsace offrit les terres de Bernard d'Annekin.
Selon "les chroniques flamandes" d'Alphonse CORDIER en 1850, version romancée de l'histoire.
La plus grosse des cloches devait s'appeler Marie-Sybille, elle portait une inscription latine dont la traduction est la suivante :" Je m'appelle Marie-Sybille, doux nom venant de celle qui, conduite par l'amour, prit pour époux Thierry, comte de Flandre".
La seconde dont Thierry d'Alsace était le parrain portait l'inscription suivante: "Je loue le vrai Dieu, j'appelle le peuple, je réunis le clergé, je pleure les morts, j'éloigne la peste, j'embellis les fêtes".
La troisième dont Jean le Bel, premier abbé, était le parrain ne portait que son nom : "Johannes Bella".
Ces 3 cloches disparurent en 1793 pour fabriquer ces longs tubes de bronze qui vomissent la flamme et la mort.
41 abbés vont présider à la destinée de cette communauté qui deviendra non seulement un centre religieux important du clergé régulier mais aussi une impressionnante entreprise économique très florissante.
L'âge d'or se situe au milieu du XVIIIème siècle, date autour de laquelle sont construits les bâtiments actuels servant au centre de détention. C'est aussi à cette époque que la puissante abbaye étale sa puissance par la construction de portes monumentales.
La révolution de 1789 allait être fatale aux abbayes. Le clergé régulier est interdit, ses biens sont confisqués et mis à la disposition de la nation comme biens nationaux.
À l’enquête sur les prisons de 1790, le maire de « Los » (Loos) avait répondu : « Il n’y a point et jamais eu de prison en notre communauté. » Il n’y a point de prison à Loos, mais il y a l’abbaye. Le 26 octobre 1791, la motion du citoyen Fiévet, visant à faire de l’abbaye un hôpital, est approuvée par le conseil général du district de Lille. L’abbaye de Loos sert en attendant de cantonnement à des soldats et à des moutons. En mai 1794, elle est utilisée comme « hôpital ambulant de l’Armée du Nord ». Pendant l’été 1794, l’effectif des malades hospitalisés à Loos est de 800. Il atteint le pic de 1 066 malades en septembre. Puis, au tournant des années 1794-1795, Loos cesse d’héberger des malades et l’abbaye redevient un « parc à bétail ».Le 6 prairial an IV (25 mai 1796), l’ancienne abbaye cistercienne de Loos est vendue comme bien national à Pierre-Urbain Virnot, négociant à Lille.
Le 8 mars 1812, un décret impérial ordonne la création d’un dépôt de mendicité à Loos. Le 21 avril 1812, une partie du domaine de l’ancienne abbaye (les bâtiments, le petit clos et la prairie attenante) est rachetée par l’état au fils Virnot ou plutôt aux syndics et directeurs de la faillite du père, décédé dans l’intervalle, pour la somme de 240 000 francs.
Le 20 janvier 1819, le ministre de l’Intérieur approuve les plans de l’architecte Thierry pour une maison centrale. En décembre 1821, « les localités » de la maison centrale sont prêtes pour recevoir 400 à 500 hommes condamnés, la caserne a été aménagée pour 120 soldats. Le 12 janvier 1822, 18 condamnés inaugurent la nouvelle maison.
17 mars 1896. Le ministère de l’Intérieur approuve le projet de construction d’une prison cellulaire à Douai et d’une autre à Loos. Le 21 août 1906: Décret portant reconnaissance des prisons de Douai et de Loos.
Les derniers jours de mai 1940, les bombardements rendent la maison centrale inhabitable. En juin 1940, les Allemands investissent les ailes C et D de la prison cellulaire ainsi que l’annexe de Saint-Bernard. Le 1er septembre 1944, les Allemands évacuent Loos, les détenus se mutinent. Le même jour, 871 détenus sont transportés de la prison de Loos à la gare de Tourcoing, d’où ils vont être déportés en Allemagne. Il n’y aura que 275 survivants.
En octobre 2011, le centre de détention et le centre de détention sont fermés pour cause de vétusté. Le bâti est démoli en 2017, à l'exception des bâtiments de l'ancienne abbaye. Actuellement propriété du ministère de la justice, l’abbaye fait l’objet de travaux de rénovation.
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